La psychomotricité qu’est ce que c’est ?

La psychomotricité est une discipline qui étudie le lien étroit entre corps et psyché au travers de la thérapie, la prévention, la rééducation et l’éducation.

Elle s’intéresse aux interactions et/ou à la synergie entre ces grandes fonctions en utilisant une approche à la fois développementale (tout au long de la vie) et écologiste (liens avec les facteurs environnementaux). 

Il existe trois champs d’intervention principaux : la prévention, dont le dépistage, les soins psychomoteurs et l’éducation psychomotrice. 

Il y a donc de grandes possibilités d’autonomie, de responsabilités, de créativité et d’innovation. 

L’exercice de la psychomotricité s’intéresse à quatre grands types de fonctions humaines. 

La première sont les fonctions mentales : cognition, perception et traitement émotionnel. 

La deuxième sont les fonctions psychomotrices, c’est-à-dire les fonctions mentales spécifiques du contrôle sur les événements à la fois moteurs et psychologiques au niveau du corps. 

Les deux dernières sont les fonctions sensorielles et les affects. 

L’altération des interactions psychologiques, perceptives et motrices d’un individu s’exprime sous la forme de troubles psychomoteurs. L’intervention du ou de la psychomotricienNE porte alors sur ce trouble dans le but de le faire disparaître, de le diminuer ou d’aider le ou la patientE à vivre avec.

Le ou la psychomotricienNE et le soin psychomoteur 

Le ou la psychomotricienNE est unE professionnelLE de santé spécialiste de la psychomotricité. Il ou elle prend en charge le ou la patientE dans sa globalité, et travaille à tous les âges de la vie. 

La démarche de soin psychomoteur est précédée d’une anamnèse, au cours duquel le ou la psychomotricienNE rencontre la personne, prend connaissance de son histoire, de la façon dont elle vit avec son corps, et quelles sont ses attentes vis-à-vis du soin psychomoteur.

Puis il ou elle procède à un bilan psychomoteur. Pour cela il ou elle a à sa disposition de nombreux outils de tests, d’évaluations et de batteries de tests pour bilanter chaque fonction psychomotrice et leurs interactions. Le ou la psychomotricienNE dresse alors le profil psychomoteur de la personne, de ses capacités et difficultés.

À l’issue de ce bilan, le ou la psychomotricienNE élabore un projet thérapeutique, en fonction de la demande du ou de la médecin, des attentes de l’individu (ou de la famille), et des difficultés mises à jour lors de ce bilan psychomoteur. Ce projet fixe alors un cadre de prise en soin : la fréquence et le temps des séances, le lieu et le type de séance (individuelle ou groupale). Le ou la psychomotricienNE peut également faire une estimation de la durée du suivi. Le projet thérapeutique, composé d’objectifs précis à travailler, est remodelé si besoin grâce à un bilan d’évolution. 

La fin de prise en soin se fait en accord avec le sujet et le ou la psychomotricienNE. 

L’exercice du ou de la psychomotricienNE s’appuie sur des médiations corporelles multiples et variées comme l’eau, l’équithérapie, le théâtre, la musicothérapie, la danse, la relaxation, le toucher thérapeutique, le cirque, le jeu spontané… Elles sont choisies en fonction des axes de travail définis, des envies et des capacités de l’individu, ainsi que des possibilités institutionnelles. 

La formation 

Les études durent trois ans et permettent d’obtenir un Diplôme d’Etat (DE). Elles sont régies par l’arrêté du 7 avril 1998 relatif aux études préparatoires au diplôme d’Etat de psychomotricien. 

La formation comprend des enseignements théoriques, théorico-cliniques et pratiques organisés en modules ainsi que des stages. Les matières fondamentales de ces études sont la neurologie, la psychiatrie, la psychologie, la physiologie et bien sûr, la psychomotricité. 

Selon cet arrêté : 

  • La première année comprend six modules théoriques et un module pratique de psychomotricité de 712 heures au total. Le volume horaire des stages en première année est de 80 heures.
  • La deuxième année comprend cinq modules théoriques, un module théorico-clinique et un module pratique de psychomotricité, de 645 heures au total.
  • La troisième année est constituée d’un module théorique, d’un module théorico-clinique et d’un module pratique de psychomotricité de 485 heures au total.

Le volume horaire des stages en deuxième et en troisième année est au total de 600 heures sur les deux années avec un minimum de 200 heures en seconde année. Les stages de troisième année sont effectués en articulation avec le module clinique.

On compte actuellement vingt Instituts de Formation en Psychomotricité (IFP) en métropole et outre-mer. 

Le coût de la formation varie selon les instituts (publics ou privés) (vous pouvez retrouver toutes les informations spécifiques à chaque IFP dans notre onglet Formation). 

Il est possible d’effectuer sa formation en contrat d’alternance dans certains instituts. De plus, dans le cas de transition professionnelle, il existe aussi un cursus spécifique appelé : article 25. 

Où et comment exercer en tant que psychomotricienNE

Actuellement, on recense un peu plus de 16 000 psychomotricienNEs en exercice, 20 % d’entre elles et eux étant en libéral ou activités mixtes et 80 % en salariat.

Voici une liste non-exhaustive de structures où l’on peut retrouver des psychomotricienNEs :

  • Enfants, adolescents : 

Crèches, SAFEP (Service d’accompagnement Familial et d’Education Précoce), PMI (Protection Maternelle et Infantile), SSESD (Service de Soins et d’Education Spéciale à Domicile), SESSAD (Service d’Education Spécialisée et de Soins à Domicile), IME (Institut Médico-Éducatif), ITEP (Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique), IMP (Institut Médico-Pédagogique), IMPro ou EMPro (Institut ou Établissement Médico-Professionnel), IR (Institut de Rééducation), IEM (Institut d’Education Motrice), EMP (Externat Médico-Pédagogique), JES (Jardin d’Enfants Spécialisé), CAMSP (Centre d’Action Médico-Sociale Précoce), CMPP (Centre Médico-Psycho-Pédagogique)

Hôpital : néonatologie, pédiatrie, pédopsychiatrie (hôpital de jour, centre d’accueil thérapeutique…), neurologie…

  • Adulte : 

CMP (Centre Médico-Psychologique), CATTP (Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel), MAS (Maison d’Accueil Spécialisée), FAM (Foyer d’Accueil Médicalisé), ESAT (Etablissement et Services d’Aide par le Travail), COJ (Centre Occupationnel de Jour), CITL (Centre d’Initiation au Travail et aux Loisirs)

Hopital : psychiatrie, intra-hospitalier, hôpital de jour, alcoologie, neurologie, cancérologie, soins palliatifs…

  • Personnes âgées : 

EHPAD, unités spécialisées (Alzheimer, Parkinson…)

Hôpital : gériatrie/gérontologie, géronto-psychiatrie…

Les évolutions professionnelles (et de salaire) sont possibles avec le DE (coordination, manager de cas, management d’équipes…) ou avec une poursuite d’études (master et doctorat). 

La rémunération dépend de la convention collective, de l’ancienneté et du type d’exercice. 

En tant que salariéE, la rémunération se calcule en fonction de la convention collective qui régit l’institution (généralement de 1966, de 1951, fonction territoriale ou publique) ; elle se calcule selon une grille indiciaire constituée d’échelons que le ou la professionnelLE gravit au fur et à mesure des années. À chaque échelon correspond un certain nombre de points, qui diffèrent selon la convention. De plus, selon les conventions collectives, le point n’a pas la même valeur en euros.

La valeur du point (01/07/23) de la grille indiciaire du ou de la psychomotricienNE en structure hospitalière selon emploi-collectivites.fr est de 4,92278€.

Ce qui fait un salaire pour : 

  • PsychomotricienNE de classe normale de 1919,88€ brut pour l’échelon 1 à 3 150,58€ pour l’échelon 10 
  • PsychomotricienNE de classe supérieure de 2 190,64 € brut pour l’échelon 1 à 3 554,25€ pour l’échelon 10

En libéral, le ou la psychomotricienNE a sa propre patientèle et travaille en collaboration avec les psychiatres, pédiatres, psychologues, orthophonistes, enseignantEs… 

Le prix d’une séance peut aller de 30 à 50 euros et celui d’un bilan de 100 à 200 euros.